vendredi 25 décembre 2009

Claudette, Martine et nous


J'ai la grande chance de compter de plus en plus de spectatrices et de spectateurs qui nous honorent, Jean-Jacques et moi, de leur fidélité, répondent présent(e)s à chacun de nos rendez-vous, entraînent à leur suite de nouveaux adeptes et me témoignent ainsi leur attachement à ce projet.

Parmi ces personnes si précieuses, ces compagnons de route, est Claudette Belhassen. Une artiste aux multiples talents, rayonnante de vie, d'amour et de générosité, et qui m'a fait le merveilleux cadeau du texte que je reproduis, avec son accord, ci-dessous.

Texte qu'elle m'a lu et offert le soir de ma centième représentation, et dont je la remercie une nouvelle fois du fond du coeur.


A William

William a entrepris un voyage
Où mine de rien il nous embarque
Il coupe à travers les âges
À la rencontre de Jean-Jacques
Sur un chemin de Confessions
Pour lequel il s'est pris de passion

William, c'est un homme d'aujourd'hui,
Qui consacre son talent d'acteur,
A ce spectacle qu'il produit
Et où il sert avec bonheur
L'un des plus beaux textes d'auteur
Comme s'il était son âme soeur

Oui, William s'est fait le jumeau
De Jean-Jacques en toute amitié
Car il comprend si bien ses mots
Qu'il s'en habille tout entier
C'est un pur moment de magie
Qu'il nous fait vivre et qui agit

Merci pour ce patient travail
De tri, de choix, de découpage,
Car il faut un esprit qui taille
Dans un beau texte et le partage
Sans en dommager la beauté
Et au contraire l'exalter

Merci pour les heures solitaires
De doutes pleins de questions
Sur les jeux de scène qui opèrent
Et les longues répétitions
Pour ce moment privilégié
Où nous sommes tes invités

L'intériorité, la douleur
De Jean-Jacques, son fardeau
Sortent de tout ce labeur,
Et nous mettent à fleur de peau
William nous fait pleurer pour lui,
En comprenant tous ses ennuis

Mais de tout le plus remarquable
C'est qu'à la beauté de l'esprit
De cet homme si attaquable
William accorde le plus grand prix
Il nous donne à goûter sa pensée
Et son cheminement si racé

On se surprend à écouter
Ce bel esprit des Lumières
Durant des heures sans compter
Nous faire ses aveux sincères
Et la qualité de ce don
Nous émeut au plus profond

Je crois que cette réussite
Le silence heureux qui nous prend
La gratitude qui nous habite
C'est ton âme qui nous détend
Car si Jean-Jacques nous transperce
C'est toi William, qui nous bouleverse

C'est ta voix, ton corps, et tes yeux
Et toute ta sensibilité
C'est ton tact si chaleureux
Qui cueillent notre complicité
Car ces Confessions, ton offrande
Nous éclairent, nous touchent, et nous tendent

Ce n'est ni chance, ni hasard
Si tu réussis cette union
Tu portes toi aussi ta part
De pensée sans illusion
Certes, mais forte de l'utopie
Que l'homme peut grandir en esprit

Merci William, de t'en tenir
Si fermement à la vision
Qu'il est possible de cueillir
L'écho multiple des connexions
Entre la grâce de mots d'hier
Et leur impact dans notre univers

Claudette Belhassen
Paris, le 28 novembre 2009

Pour la centième représentation
des Confessions de Jean-Jacques Rousseau
par William della Rocca, chez Agnès Brabo



Ce très beau portrait de Claudette est l'oeuvre de Martine Salzmann

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Comme un bonheur ne vient jamais seul, à ce touchant poème s’est ajouté un cadeau de grande valeur dans le tableau que m’a offert une autre de mes plus fidèles spectatrices, Martine Salzmann, peintre de son état et qui a composé spécialement à mon intention, et dans celle également de rendre par là un digne hommage à Jean-Jacques, grand amoureux de la nature s’il en est, un dessin au fusain inspiré d’un tableau de John Constable, ce peintre paysagiste anglais qui fut un des précuseurs, disent les spécialistes, de l’impressionnisme. Ce dessin représente un hêtre majestueux, un de ces arbres contre lesquels Jean-Jacques a dû plus d’une fois dans sa vie chercher le repos et le réconfort qu’il peinait à trouver auprès des hommes.

Merci, Martine, pour ce cadeau magnifique, inspiré et précieux !

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