mardi 22 avril 2008

Résumé du deuxième épisode (1728) + index des personnes citées & lexique

Un curé savoyard qui a recueilli le fugitif le recommande à Annecy à une nouvelle convertie, Mme de Warens. Celle-ci l’envoie à l’hospice des catéchumènes de Turin, d’où il sort catholique et essaie de trouver du travail. Ce séjour turinois, ponctué par d’innocentes amours, lui vaut d’être remarqué dans une maison noble, où il sert comme laquais, par des connaissances au-dessus de son état. Le vol d’un ruban, dont il accuse une servante, lui inspirera un durable remords ; c’est la seconde de ses confessions.
Jacques Voisine
Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau

Les représentations du deuxième épisode ont débuté le 4 octobre 2007


INDEX DES PERSONNES CITÉES DANS CET ÉPISODE

Benoît de Pontverre (1656 – 1733), d’une famille de Chambéry ; curé de Confignon de 1690 à 1732, auteur de nombreux libelles anti-protestants.

Françoise-Louise de La Tour de Pil ou de Peilz (1699 – 1762), née près de Vevey. Orpheline très jeune, elle reçut une excellente éducation et épousa à quatorze ans Sébastien-Isaac de Villardin, seigneur de Vuarens ou Warens ; à la suite d’entreprises peu heureuses, Mme de Warens quitta Vevey et son mari en 1726 pour la Savoie dans des conditions rocambolesques, et abujura le protestantisme. A Annecy, elle bénéficia d’une pension de 1 500 livres du roi Victor-Amédée et de l’évêque d’Annecy, et fut chargée d’accueillir les nouveaux convertis.

Monsieur et Madame Sabran

David Rival, horloger genevois, poète amateur apprécié de Voltaire.

Madame et monsieur Basile

Louise-Marie-Thérèse de Chabod Saint-Maurice (1669 – 1728), savoyarde, veuve depuis 1696 du comte Hippolyte de Vercellis. Elle habitait le Palais Cavour.

Giuseppe Ottavio della Rocca ou La Roque (+ 1773), futur gentilhomme de la Chambre du roi de Sardaigne ; il était le fils de Charles-Emmanuel Cacherano Osasco della Rocca qui avait épousé en 1687 la sœur cadette de la comtesse de Vercellis.

Les époux Lorenzini (et non pas Lorenzi) et Marie Pontal, leur nièce, domestiques de la comtesse de Vercellis.

Marion, cuisinière de la comtesse de Vercellis.


Lexique du Livre deuxième

Ce livre couvre la période de mars à novembre 1728

Confignon : village à six kilomètres au sud-ouest de Genève, appartenant alors au roi de Sardaigne. A l’époque, la Savoie n’était pas française.

l’hérésie de Genève : le calvinisme, considéré comme « hérésie », doctrine qui interprète mal les vérités établies par l’Église.

adorer les images : un des reproches que les protestants adressent aux catholiques, le respect que ceux-ci témoignent pour les représentations du Christ et de ses saints.

dire le rosaire : suite de prières adressées à la Vierge, constituée de quinze dizaines d’Ave Maria, chacune précédée d’un Pater.Les protestants critiquent le caractère mécanique de cette manière de prier.

une vieille dévote bien rechignée : de mauvaise humeur.

jeune prosélyte : se dit d’un nouveau converti, et en particulier à la foi catholique.

la médecine empirique : dans l’ancienne médecine, désigne un médecin qui ne suit pas la méthode ordinaire, c’est-à-dire hippocratique, et qui s’en tient à l’expérimentation des remèdes. Le terme a une connotation péjorative et est synonyme de charlatan.

magistères : (ou préparations magistrales) préparations pharmaceu-tiques d’origines minérales, auxquelles on attribuait des vertus particulières.

n’ayant jamais vu le monde : « le grand monde », la bonne société.

un gros manant : un rustre.

cathéchumènes : personne que l’on instruit pour la disposer au baptême.

mon petit viatique : provision ou argent que l’on donne à quelqu’un pour son voyage.

l’air grenadier : Un air et un maintien militaires.

Annibal : Célèbre général carthaginois (241-183 av. J.-C.) qui franchit les Alpes lors de la seconde guerre puniques contre les Romains.

Esclavons : habitants de l’actuelle Croatie, alors appelée Slavonie ou Esclavonie.

par une solennelle abjuration : fait de renoncer publiquement à une religion.

un petit magasin fort incommode : réserve d’arguments et de citations.

un cathéchisme plutôt qu’une controverse : le cathéchisme est un enseignement religieux et s’oppose à la controverse, débat sur des points de religion entre catholiques et protestants.

battait la campagne : se dit d’un discoureur qui dit beaucoup de choses inutiles et hors de son sujet.

baragouin franc : langage imparfait et corrompu. Se dit des langues étrangères que l’on n’entend pas. Il s’agit ici du sabir ou lingua franca, langue commune, faite d’italien et de français, en usage en Méditerranée.

je le crus atteint du haut-mal : crise d’épilepsie.

Can maledet ! brutta bestia ! : Maudit chien ! sale bête !

mercuriale : vive réprimande. Le terme vient de l’assemblée du Parlement qui se faisait le mercredi, mercurialis, et qui avait accoutumé de s’élever contre les abus de la justice ou de l’administration.

commettre l’honneur d’une maison sainte : au sens de « compromettre », exposer mal à propos.

l’Inquisition : Tribunal religieux statuant sur les questions de foi.

apostat : qui avait renié sa religion.

La femme d’un soldat qui retirait à un sou par nuit : donner asile, héberger.

un grabat : une couche.

Égisthe : ou Égiste, personnage de la tragédie grecque, amant de Clytemnestre et son complice dans le meurtre d’Agamemnon.

un jacobin : religieux de l’ordre des Dominicains.

l’aune de la boutique : bâton servant à mesurer les tissus. Cet instrument indiquerait que les Basile étaient marchands de tissus ou merciers.

sans se douter qu’il y eût à cela de la philosophie : Jean-Jacques donne au terme « philosophie » un sens péjoratif. A la fausse philosophie des « Lumières » et des salons français, il oppose une philosophie véritable qui ne se nomme pas, la constance de la Marquise de Vercellis, sa fermeté dans la souffrance.

je m’excusai sur le premier objet qui s’offrit : j’invoquai la première personne présente à mon esprit pour détourner sur elle l’accusation qui pesait sur moi.

la coulpe : du latin culpa, faute, dans l’acception religieuse du terme.


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