vendredi 25 décembre 2009

Les spectateurs ont la parole (2)


Certes, Fanny Atlan n'est pas pour moi une spectatrice comme les autres puisqu'elle a encouragé, observé et accompagné patiemment mes premiers tâtonnements dans l'expression de la pensée de Jean-Jacques. Le spectacle lui doit beaucoup. Elle est aussi une amie de longue date et une comédienne qui m'a toujours épaté. Merci à elle pour le texte qu'elle m'a envoyé et que je reproduis, avec son accord, ci-dessous :


Il serait faux de dire que, dans ce spectacle, William Della Rocca "joue" Jean-Jacques Rousseau. Et il serait tout aussi faux d'affirmer que William Della Rocca "interprète" les textes des "Confessions".

Parce que William est Jean-Jacques Rousseau, tout simplement.

Et ce Jean-Jacques Rousseau se raconte, s'épanche, s'interroge, se tourne en dérision avec une simplicité désarmante.

Simplicité qui nous le révèle une fois pour toutes, nous attache à lui inconditionnellement, nous donne envie de lui tendre la main et de le caresser...

Maintes fois, tandis que Jean-Jacques se livrait à nous, je me suis surprise à hocher la tête comme si je voulais lui faire savoir que je le comprenais ; maintes fois encore, je me suis retenue de prendre la parole pour donner à ce personnage si célèbre un conseil ou un avis ; difficile de se contenter d'être de simples spectateurs quand l'acteur, de par son talent, nous rend si actifs !

Car oui, bien sûr, c'est bien un acteur qui est là, oui, c'est bien sûr un acteur qui manie avec cette incroyable facilité le texte si littéraire de Rousseau : au point que nous n'en perdons pas une miette et que nous en devenons tellement plus intelligents !

Et si ce talent ne se résumait qu'à cette rare facilité à dire ce texte, ce serait déjà énorme ; mais William ne se contente pas de cette qualité, et il finit de nous faire fondre avec sa fraîcheur, sa générosité et son émotion. Mieux que nous faire fondre, il nous cueille, nous surprend, nous tétanise, quand une larme perle au coin de son oeil et qu'il lutte, comme Jean-Jacques le ferait sûrement, contre cet accès ce chagrin...

Fanny Atlan


Vous pouvez vous aussi rédiger votre propre commentaire sur le spectacle et ce qu'il vous a inspiré et me l'adresser par courriel à l'adresse suivante : jeanjacquesetmoi@free.fr

Je le reproduirai ensuite ici-même, avec votre permission.

William della Rocca

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