lundi 21 avril 2008

Circonstances de la rédaction des Confessions


A partir de 1761, Jean-Jacques Rousseau est de plus en plus obsédé par la hantise d'un complot qui se trame contre lui. Si auparavant certaines de ses oeuvres, comme La Nouvelle Héloïse, ont connu un succès important, dès lors, tout change. Victime d'une sorte de paranoïa, l'écrivain est persuadé que tout le monde lui en veut. Il est vrai qu'il peut avoir quelques raisons de le penser.

En effet, ses écrits sont de plus en plus contestés avant d’être interdits. Menacé d'arrestation, Rousseau doit s'exiler en Suisse. C'est là qu'il décide d'écrire l'histoire de sa vie et qu'il rédige d'abord une ébauche de son portrait par lui même. En 1764, il est vivement mis en cause par Voltaire qui, dans un pamphlet anonyme, le Sentiment des citoyens, lui reproche principalement l'abandon de ses cinq enfants à l'assistance publique. De plus, il se croit gravement malade et pense qu'il va mourir sous peu. C'est dans ces circonstances défavorables qu'il entreprend, début 1765, la rédaction des Confessions.

L'état d'esprit de Jean-Jacques va se retrouver dans l'oeuvre et dans sa composition. Il existe ainsi un contraste assez net entre les six premiers livres et les six suivants. En 1771, l'oeuvre est achevée et Rousseau entreprend des lectures publiques, bien vite interdites. Réduit au silence, l'écrivain se résigne à une totale retraite, ce qui ne l'empêche pas d'écrire des textes consacrés à la défense de sa mémoire devant la postérité. Les Confessions seront publiées de façon posthume entre 1781 et 1788.

Cette oeuvre autobiographique, qui lui permet de répondre à certaines accusations, de se justifier par un livre d'une sincérité sans exemple, a des accents très modernes par l'importance qu'elle accorde à l'évolution psychologique.

J.E. Gadenne
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